Conflans-Sainte-Honorine
Certains d’entre vous connaissent déjà cette charmante ville dédiée à la batellerie depuis plus d’un siècle. Cependant, peu nombreux sont ceux qui en connaissent l’histoire captivante. Découvrons ensemble Conflans-Sainte-Honorine et ses secrets.
Les seigneurs de Beaumont
Conflans, l’ancien mur d’enceinte : Habitée depuis le Néolithique, la ville de Conflans devient au 8ème siècle un camp fortifié, chargé de défendre la frontière du royaume. Charles le Chauve offre la ville aux évêques de Paris en leur demandant de surveiller les invasions vikings. En 876, les moines de Graville, fuyant les Normands, cachent les reliques de Sainte-Honorine dans le castrum. En 990, l’évêque confie le fief de Montjoie au comte de Beaumont. En 1080, l’abbaye de Bec-Hellouin fonde un prieuré à l’est du château, mais une guerre éclate entre Mathieu Ier de Beaumont et Bouchard de Montmorency, entraînant la destruction du château en bois. Pour protéger les reliques, une église est construite dans le prieuré en 1086. Un pèlerinage s’organise alors et les droits de travers sur la Seine sont partagés entre les religieux et le comte de Beaumont, qui érige la tour Montjoie en 1090 comme siège de sa baronnie.
Les ducs de Montmorency
Conflans, le village : En 1230, la famille de Beaumont s’éteint avec Thibaud, cédant la place aux Montmorency qui construisent un nouveau château en 1268. Ils vendent leur fief à Guy de la Trémoille en 1393. En 1441, Charles VII trouve refuge au château avant que la moitié de la population ne disparaisse. Anne de Montmorency reprend la seigneurie en 1521. En 1633, après l’exécution du duc Henri II, le fief revient au prince de Condé, puis en 1642 au seigneur de Neuville. Le marquis de Ménars rachète la baronnie pour la vendre en 1756 au marquis de Castellane. En 1750, l’église est reconstruite et retrouve les reliques de Sainte-Honorine en 1752. Le château des Montmorency disparaît et en 1776, le comte Florimond de Mercy-Argenteau achète la baronnie. Il y loge la cantatrice Rosalie Levasseur jusqu’en 1792.
Les temps modernes
Conflans-Sainte-Honorine, la vieille ville : Conflans devient Confluent de Seine et Oise avec la Révolution. Grâce à une chaîne de touage installée au confluent, la batellerie se développe dès 1855. Plusieurs compagnies y établissent leur port d’attache, générant de nombreuses activités. En 1877, le chemin de fer dessert la commune, facilitant les trajets vers Rouen. Les Parisiens viennent en villégiature, entraînant la construction de lotissements à Chennevières après 1892. L’industrie arrive en 1920 avec l’usine LTT, fabricant de câbles télégraphiques et téléphoniques. Pendant la Seconde Guerre mondiale, une trentaine d’habitants sont déportés. Après la fermeture de l’usine en 1985, d’autres activités la remplacent.
Ses bâtiments remarquables
Tour Montjoie : Érigée au 11ème siècle par le comte de Beaumont, cette tour défensive, bien qu’équipée de fenêtres géminées rares à l’époque, est délaissée par la famille de Montmorency dès le 13ème siècle. La tour sert de maison de justice avant de tomber en ruine à la fin du 15ème siècle. Après la Révolution, elle est réhabilitée en habitation. Les propriétaires consolident le donjon en 1862 et ajoutent un appentis utilisé jusqu’en 1920. Donnée à la ville par les Cornudet en 1931, la tour est restaurée en 1980 et classée en 1997.
Château du Prieuré : Construit sur le site du prieuré fondé en 1080 en l’honneur de Sainte-Honorine, le logis prioral est acquis en 1816 par Samuel Lhéritier de Chézelles. Il aménage le parc en 1830 et ajoute une orangerie en 1850. Ses héritiers vendent le domaine à Jules Gravelot en 1872, qui agrandit le château. En 1931, la ville rachète le domaine, qui devient en 1966 le musée de la batellerie, grâce à Louise Weiss. Fermé pour restauration, le musée rouvre en 2015.
Château de Théméricourt : François Lesecq, secrétaire de Louis XIV, fait construire ce château en 1667. Après la Première Guerre mondiale, il sert de maison de convalescence, puis d’internat pour enfants de mariniers en 1921. Légué au ministère de l’Éducation nationale en 1960, le château accueille dès 1967 les services administratifs de l’internat de la batellerie.
Château des Terrasses : Construit en 1911 par Monsieur Matignon, un riche Parisien, ce château change plusieurs fois de propriétaire. En 1982, la commune l’acquiert et l’utilise à des fins sociales, puis y installe le siège de la Maison des jeunes.
Ses édifices religieux
Église Saint-Maclou : Construite sur les ruines du castrum, l’église accueille les reliques de Sainte-Honorine dès le 12ème siècle. Avec une nef et un chœur romans et une partie orientale gothique, elle est agrandie de chapelles latérales au 13ème siècle. Le clocher, détruit par la foudre en 1927, est reconstruit à l’identique. Classée en 1993, l’église bénéficie de plusieurs restaurations, la dernière ayant débuté en 2015.